Published On : 29 avril 2014 |Last Updated : 30 mars 2017 |614 words|2,6 min read|0 Commentaire on Darktable, plus qu’un logiciel de retouche|

La force du logiciel libre est de mettre à disposition de chacun des outils logiciels permettant de s’affranchir des contraintes économiques. En gros, en ayant tous à disposition des outils libres, c’est donc seulement notre talent et notre habileté qui nous différencie, et non la somme que nous pouvons nous permettre d’allouer à nos logiciels. De plus, un logiciel libre, c’est une logiciel auquel chacun peut contribuer, que ça soit en programmant, en traduisant l’interface, en créant des icônes, en suggérant des améliorations, en testant les nouvelles fonctionnalités et en soumettant des rapports de bugs, en rédigeant la documentation…

Quand il m’a fallu choisir un logiciel de traitement des fichiers RAW, il était évident que je me tournerais vers un logiciel libre. Pas de LightRoom envisageable (même s’il est très bien par ailleurs).

Dans le monde libre, j’ai d’abord choisi ufraw avec son interface graphique dcraw. Ces logiciels sont comme leur site web, rudimentaires. Mais il y a… 5 ans, le choix n’était pas grand.

Je me suis ensuite tourné vers RawTherapee. Ce logiciel est plus complet que dcraw, et possède une communauté d’aficionados. Entendez par là que son développement est actif. Néanmoins, je le trouve aujourd’hui mal pensé et lacunaire. Ses algorithmes de traitement du bruit sont peu efficaces. Il faut tout de même lui reconnaître une certaine faculté d’utilisation, de par le nombre d’options limité qu’il propose. J’ai utilisé RawTherapee pendant environ 3 ans. Comme on dit au Québec, il fait la job. Mais pas plus. On s’y sent vite à l’étroit.

Mais ça, c’était avant. Avant de découvrir Darktable, par hasard, en application vedette sur le site Getdeb Apps. C’était en 2012, je crois. Il était alors en version 0.9 (la version 1.4.2 vient de sortir aujourd’hui). Darktable est un OVNI, sorti de nulle part, qui a connu un développement très rapide et a vu une communauté de développeurs augmenter de façon presque exponentielle. Il a récupéré la plupart des spécificités de RawTherapee : l’algorithme de dématriçage AMaZe (considéré comme l’un des 3 meilleurs actuels), le système de traitement du bruit (pas extraordinaire, mais correct), et la gestion colorimétrique LightCMS (utile pour les possesseurs de Nikon). Bref, les fonction clés de RawTherapee.

Mais Darktable ne se limite pas à ça. Son nom complet est « Darktable Photo Workflow ». En effet, en plus de proposer des options avancées de post-traitement RAW, il permet de gérer une chaîne de production complète, très utile pour ceux qui shootent en grande quantité et souhaitent gérer une bibliothèque d’images. À la façon de LightRoom, en fait. Fonctionnalités clé : rejet d’images, suppression d’images de la bibliothèque ou du disque, tri des images par tags, couleurs, ou notes, prévisualisation HD, export direct depuis le logiciel vers Flickr, Facebook, galerie HTML ou livre LaTeX, copies locales des images, clones d’images, et bien sûr, retouche non destructive.

À la différence des logiciels mentionnés plus haut, Darktable gère l’ensemble de la chaîne de production, depuis l’importation des images sur la carte mémoire jusqu’à l’exportation vers les services web, en passant par le tri, la validation et le développement. Il propose même un module de prise de vue directe depuis le boîtier (tethering), avec les appareils photos compatibles.

Darktable est aujourd’hui et à mon avis le plus complet des logiciels libres de gestion de flux-retouche-développement RAW. Pour ne rien gâcher, il est disponible sous Linux, Mac et Windows. Et son développement est des plus actif (commits chaque semaine).

#Captures d’écran

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