Aujourd’hui, pour la n-ième fois, une des publications de ma page photo a été signalée et supprimée : Il semble que la miniature jointe au lien ne convenait pas à la tâtillonne politique facebookienne en matière de nudité. Soit dit en passant, ce sont les scripts Facebook qui choisissent quelles images ils incorporent avec les liens publiés (du reste, incorporées en taille vraiment réduite et compressée) et je ne suis pas responsable du choix de la miniature. Ça n’est pas la première fois qu’une de mes photos/publication est signalée, il semble que j’aie des fans/haters qui ont du temps à perdre ou passent des journées pourries au point de vouloir pourrir les miennes. Ayant toujours considéré que FB avait besoin de moi plus que je n’avais besoin de lui, je n’ai jamais vraiment prêté attention à leur réglement débile en matière de nudité :
Facebook applique aux photos le même traitement qu’État Islamique aux statues grecques. Avec des règlements pareils appliqués aux musées des beaux-arts, on viderait une salle sur deux. C’est extrêmement hypocrite, car les poitrines masculines sont permises, de même que les poitrines féminines pourvu que les tétons soient censurés. Le sein complet n’est pas choquant, mais le téton oui. Et si c’est un téton viril, ça passe. De qui se moque-t-on ? Quant aux organes génitaux, je crois n’avoir fait que 2 photos où on les devine et rien de sexuel (pour l’instant, mais ça va venir) dans aucune de mes images. Et à la limite, où est le problème ? Il va sans dire que je conchie ces règles débiles, d’abord pour leur caractère inéquitable vis-à-vis du corps féminin versus le corps masculin, mais surtout pour leur hypocrisie et leur pudibonderie de bigotte mal baisée. Les enfants ont, dès l’âge de 8-10 ans, des illustrations d’appareils génitaux dans leurs livres de biologie, et c’est vers 8 ans qu’on apprend comment on « fait les bébés ». Penser les « protéger » en cachant le corps est premièrement illusoire, deuxièmement entérine l’idée que la nudité est honteuse. Les hommes naissent libres et égaux en droit, et nus. Ensuite je fais du nu aussi pour montrer autre chose que les corps stéréotypés que nous sert la publicité, et il y a de ce côté un vrai travail de rééducation des jeunes (en particulier des filles) pour leur rappeler que toutes les physionomies sont valides. En ce sens, la nudité devient politique. Merci Facebook de collaborer. Enfin, des sites de photos comme Flickr ou 500 px ont trouvé une parade intéressante, qui consiste à proposer une option « contenu mature » lors du versement d’une photo, permettant de marquer explicitement les photos contenant de la nudité. De l’autre côté, les utilisateurs peuvent alors choisir d’afficher ou de masquer les contenus matures en fonction de leur sensibilité. Mais Facebook veut décider de ce que vous avez le droit de voir sans vous laisser le choix. La seule conséquence de tout cela, ce sont des modèles et des photographes qui jouent au chat et à la souris avec le réseau, en poussant leurs images jusqu’aux extrêmes limites de la censure, un peu comme les iraniennes portent le voile le plus lâche possible en laissant dépasser de larges mèches de cheveux. Petits coups de pinceau numérique, floutage, lingerie ultra-mini… Non, je ne dégraderai pas mes images pour plaire à des puritains rétrogrades. La deuxième conséquence est que des gens se sont improvisés justiciers masqués des internet et traquent photographes et modèles du bout de la souris. De façon générale, je n’ai aucune affection pour les plateformes de réseaux sociaux, suivant l’adage « si tu ne paies pas, c’est que c’est toi le produit ». Facebook ne créée rien, Facebook met de la publicité sur le contenu créé par ses utilisateurs. Facebook a plus besoin de ses utilisateurs que l’inverse. J’avais rouvert un compte fermé depuis deux ans quand je suis entré à Polytechnique, attendu qu’en Amérique du Nord plus qu’en France, si tu n’as pas de profil Facebook, tu n’as pas d’existence civile. Mais j’avais quand même utilisé un faux nom, histoire de mettre au moins un grain de sable dans les rouages de Big Brother. Naturellement, Big Brother s’en est rendu compte, à la faveur de ce n-ième signalement, d’autant que mon profil perso était très peu fourni :
Et puis quoi encore ? Mon numéro de carte bleue ? Pour qui se prennent-ils ? Alors merde. Si tu n’as pas besoin de moi, je n’ai pas besoin de toi non plus. J’ai supprimé mon compte. Je laisse une page fan de 190 personnes, dont globalement un seul a acheté mes photos. Je n’aurai plus à endurer les réglements débiles, les images en qualité dégradée, la visibilité erratique des publications dans les fils de mes amis et fans, et la preuve sociale qui relie le niveau de coolitude au nombre de « Like ». Je suis toujours sur Tumblr, Twitter, Flickr, 500 px et ici même où il est possible de s’abonner par RSS ou par email (liens ci-contre et formulaire en bas de page). Ici je gère les règles, l’expérience utilisateur, et l’affichage. Je pense que ça devrait être plus agréable pour tout le monde. Sur Facebook, je me sentais trop :
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